Veut récupérer la photo de sa soeur.

Jim fut un peu surpris par le ton abrupt de Billy, mais ne fit aucun commentaire. Son ami avait ses raisons, et ça ne regardait pas le rockeur.
Il se contenta de ranger la photo de sa petite soeur dans sa poche et de prendre un air décontracté. Pas extrêmement crédible, mais suffisamment pour ceux qui ne le regardaient pas trop précisément.
Finalement, Billy lui posa une question qui le fit intérieurement sourire. C’était un de ses sujets de conversation préférés. L’Europe. Il n’y connaissait pas grand-chose, à part la Finlande, mais c’était là-bas qu’il se sentait le plus chez lui. C’était là-bas qu’il voulait vivre, il en était absolument sûr, maintenant.
"Oui, je connais un petit peu. mais surtout la Finlande. Ma mère était Finlandaise et mon père s'est marié avec elle à Helsinki. De plus, chaque fois qu'on avait quelques semaines de vacances, on allait là-bas. Mais, ma mère m'a aussi fait visiter quelques villes françaises et suisses."

Billy acquiesca de la tête. Il ne voyait pas ce qu'il pouvait répondre à Jim, ni même si il en avait vraiment envie...

Il repéra le persécuteur qui venait de sortir de sa cellule. Il se demandait si il avait bien fait de seulement lui demander la photo pour Jim... Peut-être aurait-il du lui faire comprendre aussi qu'il ne devait plus touché au jeune homme.

En même temps, en quoi cela le concernait-il ? Il vit le regard noir du persécuteur se poser sur lui après s'être posé sur Jim. Billy réalisa soudain que son chantage n'allait peut-être pas si bien marcher que cela...et qu'à peine arrivé, il s'était déjà fait des ennemis...

Quand il aperçut son persécuteur, Jim dut faire un énorme effort de volonté pour rester calme. Mais, il y parvint tout de même. Néanmoins, il ne put s'empêcher de serrer le poing.
Quand le persécuteur aperçut Jim, il lui jeta un regard noir accompagné d'un sourire pervers. Ce dernier soutint son regard et, cette fois, il ne le détourna pas .
Le sourire du tortionnaire s’effaça quelque peu, mais ne disparut pas. Il s’approcha des deux amis et lança un regard à Jim qui voulait clairement dire: « Ne te réjouis pas trop vite, mon mignon. J’obtiens toujours ce que je veux, rappelle-toi. ». Puis il s’éloigna en direction d’autres détenus.
Jim desserra le poing et poussa un long soupir de satisfaction. Il avait réussi à tenir tête à son persécuteur. Pour combien de temps il aurait cette force, il l’ignorait. Mais, il était fier de lui.

Lorsque le persécuteur passa a côté d'eux, Billy préféra l'ignorer. Il ne voulait pas lui montrer un quelconque intérêt, après tout c'était lui qui était censé détenir les règles du jeu...

Il nota cependant que le persécuteur ne semblait pas si inquiet que ça, et que son chantage n'allait pas être être efficace longtemps. Il nota surtout que Jim avait soutenu le regard de Jim... Oui, décidément, on pouvait peut-être faire quelque chose de ce gamin, avec un peu de temps...

" continue à lui montrer que tu n'as pas peur et tu verras, il finira par te lâcher... Ce genre de lâche préfère les fillettes qui ne font pas d'histoire..." encouragea Billy d'un ton mi-sérieux, mi-amusé.

Jim était fier de lui. Au moins, il ne décevrait pas sa soeur et ses amis. Il avait prouvé qu'il pouvait être autre chose qu'un lâche. Ses amis le savaient déjà, mais lui avait besoin de s'en convaincre. Et c'était déjà en bonne voie.
Le rockeur sourit aux encouragements de Billy. Ils étaient les bienvenus.
Il se souvint des paroles de sa mère sur la peur: "Il y a deux manières de vaincre la peur: être plus forte qu'elle ou la laisser t'envahir complètement." Il avait toujours considéré ces mots comme la sagesse absolue.
"Je ne suis peut-être pas un cas aussi désespéré que je le croyais, finalement."dit-il en se tournant vers son ami.
C’était bizarre. Jim avait l’impression d’être à nouveau le petit frère de quelqu’un. C’était vraiment étrange.

Billy ne put s'empêcher d'avoir un petit sourire à la réfléxion de Jim. Il avait l'impression d'entendre un écho à ses propres réfléxions...

" mouais, y'a encore de l'espoir..." répondit-il toujours sur ce même temps mi-amusé mi-ironique...

Le persécuteur était maintenant partit à l'extérieur, dans la cour... Beaucoup de prisonniers avaient fait de même et les couloirs étaient maintenant plus calmes.

" T'es avec qui dans ta cellule ? " demanda par curiosité Billy, histoire de faire la conversation.

Plus le persécuteur s'éloignait, plus Jim se détendait. C'était de plus en plus supportable. Il allait voir sa petite soeur le lendemain, ses amis du groupe ne lui en voulaient pas et, en plus, son tortionnaire commençait à lui faire moins peur.
Il eut un petit soupir de soulagement et répondit:
"Un certain Jonas. On ne parle pas très souvent, mais il est sympa. Et toi ?"
Jim était assez curieux de nature, mais pas fouineur.

" Abbruzzi " répondit d'une voix plus ennuyé qu'il n'aurait voulu Billy. Il n'avait pas tellement envie de parler de son colocataire à vrai dire... La situation n'était pas si horrible qu'il l'avait envisagé à son arrivé, mais il restait tendu à l'idée qu'Abbruzzi puisse découvrir qu'il était dans le gang irlandais... Il se demandait justement pourquoi il n'était pas déjà au courant.

" Disons que nous ne nous parlons pas, ca simplifie les choses " ajouta Billy cherchant à justifier sa voix ennuyé.

Abruzzi... Jim en avait déjà entendu parler. Ce n'était pas un type à se mettre à dos, si on tenait à la vie. Il avait entendu dire que c'était l'un des détenus les plus puissants de Fox River.
"T'es pas tombé sur le meilleur codétenu dont on puisse rêver, d'après ce qu'on m'a dit de lui. Mais bon, il y a sûrement pire."
Il pensait à T-Bag et à son persécuteur en disant cela. Ces deux-là, il se demandait comment quelqu'un de censé pouvait les laisser se promener avec autant de liberté que ça. Ca le mettait hors de lui.

" Ouais, c'est certain, et puis pour le moment j'ai pas eu de problème avec lui alors... "

Billy ne voulait pas en dire plus, après tout ça ne regardait pas Jim, et il ne le connaissait pas vraiment, il n'avait pas envie que ses paroles fassent le tour de la prison...

" Est-ce que tu as du monde qui vient te voir ici de temps en temps ? "

Jim n'insista pas sur le sujet "Abruzzi". De un, il détestait parler des salauds du style de ce dernier, et de deux, ça ne le regardait pas. De plus, le rockeur n'avait vraiment aucune envie de prendre le risque de se mettre un parrain de la mafia à dos.
" Oui, il y a ma soeur, les membres de mon groupe, ma tante et mon psychologue."
En effet, il était suivi par un psy depuis trois ans, pour légère dépression. Et ça l'avait beaucoup aidé.
"Et toi ?"